Que l’on souhaite changer nos habitudes alimentaires pour la planète ou pour notre santé, nous sommes nombreux à nous poser des questions. Comment faire les bons choix? C’est essentiellement ce qui a été discuté le 8 avril dernier lors de la rencontre du cercle de discussion Villeray en mieux.
Un premier constat est facile à poser : notre alimentation carbure aux combustibles fossiles. En effet, que ce soit pour la production d’engrais et de pesticides, le fonctionnement de la machinerie agricole, la transformation ou le transport, sans pétrole, il y a fort à parier que ce que l’on retrouve dans notre assiette serait bien différent. L’agriculture intensive « boostée » aux engrais, l’élevage de masse et les autres sortes d’«innovation» permettent-ils vraiment de produire mieux, en plus grande quantité, plus vite et à moindre coût? Il est souvent difficile d’évaluer l’empreinte écologique de ce que nous consommons. D’où viennent nos aliments? Quel trajet ont-ils parcouru pour être transformés, emballés et distribués? L’étiquette nous le dit très rarement. On se sent alors souvent bien impuissant.

Par ailleurs, en approfondissant la réflexion, la discussion a permis de relever un autre enjeu important : nous avons perdu le contact avec l’aliment et ce qu’il représente. L’arrivée des produits «prêts-à-consommer» a complètement changé la donne. Préparer son menu, faire ses courses, cuisiner et savourer : qui a le temps de faire ça au quotidien? Les gens prennent en moyenne 5 à 20 minutes par repas, incluant de temps de préparation et de rangement. Manger mieux et plus écolo, ça demande de revoir la place de l’alimentation dans son horaire: se garder du temps pour choisir les bons aliments, pour les cuisiner et pour les déguster. Il faut réapprendre à faire du repas, et de sa préparation, un bon moment partagé.
Il est malgré tout plus facile de rester confiné dans notre routine alimentaire. Par où donc commencer? Pour intégrer tout changement dans nos habitudes, il faut y aller progressivement, bien se préparer et être bien entouré. En ce sens, les cuisines collectives, les groupes d’achats, les événements coopératifs tels que les «partys» de conserves, les jardins communautaires et les groupes de cueillette bénévole peuvent être des occasions enrichissantes d’apprentissage et de soutien. Toutes ces opportunités sont bonnes pour vous inspirer à faire un premier pas vers une alimentation plus saine, plus humaine et moins dépendante du pétrole.